Tout se passe bien, je savoure tranquillement ma fin de journée en profitant des derniers rayons de soleil. Je suis relaxée. Ces dernières heures se sont passée dans la joie et la bonne humeur générale. L’heure du bain approche maintenant. J’en informe mon loulou qui est ravi de cette nouvelle et court en direction de la salle de bain. Il m’annonce qu’il va prendre un super méga long bain avec plein de mousse. Je prend tout le tact dont je suis capable pour lui dire que, non, ce sera une petite douche. Et là, je vois la fumée sortir des oreilles, du nez et de la bouche de mon enfant, il est bord de l’explosion…ça y est…il explose!
J’ai le droit à une magnifique crise de colère! Je ne l’avais pas vu venir. Tous les indicateurs étaient au vert pour que cette information passe sans problème, j’avais bien suivi les conseils pour donner la bonne consigne comme indiqué ici et pour me faire obéir comme expliqué là…mais ça n’a pas suffit! Il me fallait de toute urgence un remède miracle à la colère de mon enfant.
Dis-moi, est-ce que tu t’es déjà retrouvée dans ce genre de situation, à te dire « vite, il faut faire quelque chose », un peu comme quand tu vois que ta casserole déborde et que tu tournes en vitesse le bouton pour éteindre le feu en dessous? Sauf que sur ton enfant, il n’y a pas de bouton pour éteindre le feu rapidement!
Dans cet article, je voulais te partager une expérience à laquelle j’ai assistée et qui démontre la puissance de ce remède!
La colère de l’enfant sans remède miracle
L’autre jour, alors que j’étais au restaurant avec une amie (jeune maman qui s’intéresse, comme moi, à la parentalité), nous avons pu observer une situation qui nous a révélé toute la puissance d’une solution simple contre la colère.
Une situation propice à la colère d’un enfant
A notre table voisine se trouvait un couple avec un jeune garçon qui devait avoir environ 4 ans. Ils commandent un apéritif et l’enfant s’amuse avec le crayon qu’on lui a fournit. Mais déjà le papa donne les consignes : « écrit bien sur la feuille », « n’appuie pas trop fort, tu vas marquer la table », « arrête de bouger les jambes », « ne parle pas si fort », etc.
Les boissons arrivent. Le garçonnet se retrouve avec un verre de sirop devant lui et une paille. Fier de cet instrument, il met la paille à la bouche et tente de boire son sirop ainsi mais visiblement la haute technologie de la paille n’a pas encore révélé tous ses secrets à ce jeune découvreur puisqu’il penche son verre en même temps qu’il boit à la paille et renverse une bonne partie de son sirop sur la table.
Aussitôt, le papa monte au créneau : « tu ne pouvais pas faire attention », « je t’avais bien dit que tu n’y arriverais pas », « il faut écouter quand on te parle », « tu ne touches plus à cette paille et tu bois correctement »! L’enfant tente de reprendre sa paille, mais il se fait bien vite rabrouer par son père. Il boit donc un peu de son sirop directement dans son verre avant de repartir à son activité précédente : le dessin sur set de table.
La colère s’installe
Il est peut-être un peu petit par rapport à la table, ou alors il n’a pas envie d’être assis, ou encore sa chaise ne lui convient pas…toujours est-il qu’il se met debout à côté de sa chaise pour pouvoir dessiner. Le sang du papa ne fait qu’un tour! « Assis-toi! » Le petit garçon commence à s’énerver! Il ne veut pas s’asseoir! Le papa hausse la voix! « Si, tu t’assois! »
Le petit garçon essaye de résister, mais il finit par céder et tente de s’asseoir mais le père est plus rapide que lui : « tu vois bien que tu ne peux pas t’asseoir de ce côté! Le pied de la table te gène. Passe par là, assis toi et arrête de bouger! »
On sent que la tension commence sérieusement à monter des deux côtés! Le père qui donnait ses consignes calmement au début, commence à les donner de façon beaucoup plus agressive. Le petit garçon qui respectait scrupuleusement les premières consignes commence à en avoir marre de se faire rabrouer et aimerait avoir un peu plus de liberté parce que ça commence à être long pour lui aussi!
Et pendant ce temps-là, la maman ne dit rien, pas un mot, un regard parfois pour le père mais c’est tout! Le papa, quant à lui, tient fermement son petit garçon par le bras pour le faire monter du bon côté de la chaise, l’enfant tire de toutes ses forces dans le sens opposé et commence à pleurer et à crier.
Le remède miracle entre en action pour contrer la colère de l’enfant
D’un seul coup, la maman semble sortir de sa torpeur et dit simplement : « viens là, loulou ». Le papa lâche le garçon qui va sur les genoux de sa maman. Il se blottit dans ses bras, elle le cajole, lui caresse les cheveux et lui parle tranquillement.
Juste ça, pas de grand discours, pas de cris, pas de geste impulsif, juste un câlin, des mots doux et quelques caresses. L’enfant retrouve son calme. Il ne pleure plus, ne crie pas et prend simplement toute la tendresse que sa maman lui donne à ce moment-là. La colère qui s’était accumulée chez lui à cause d’un trop grand nombre de « non » (revoir l’article ici) disparaît peu à peu grâce à ce contact, cet amour, cet tendresse.
Le papa quitte la table. L’enfant récupère son crayon et recommence à dessiner (sans dépasser de la feuille, comme le lui demande sa maman). Puis il attrape sa paille et l’installe dans son verre. Sa maman prend bien soin de tenir le verre pour que le sirop ne soit pas à nouveau renversé et lui montre comment il peut boire à la paille. Le garçonnet se concentre sur cet outil qu’il ne connaît pas. Il fait des bulles, puis il aspire et dit avec un grand sourire rempli de fierté à sa maman : « j’ai bu avec la paille! » Et sa maman le félicite.
Si on ne laisse pas l’enfant apprendre, découvrir, faire des erreurs puis avancer dans ses connaissances comment l’enfant peut grandir sereinement?
Bilan de ce repas au restaurant
Il est de bon ton, quand nous sommes au restaurant, de se tenir correctement, de ne pas parler trop fort, de ne pas renverser son verre, d’être assis bien droit sur sa chaise. Mais un tel endroit est-il adapté à un enfant de 4 ans? Si on veut lui faire découvrir l’univers du restaurant (et je suis tout à fait pour cette découverte!) ne faut-il pas accepter que l’enfant ne soit pas « parfait ». Le service peut être long, il peut avoir envie de se dégourdir les jambes…il faut penser à prendre de quoi l’occuper. Si on veut que l’enfant écoute et respecte une consigne…il ne faut pas la noyer au milieu de cent autres consignes!
Mais surtout, ce que j’ai envie de retenir c’est l’action de la maman (qui a suivi une magnifique inaction, je te l’accorde!) : alors qu’on sentait la colère monter chez cet enfant, les cris et les pleurs arrivaient au grand galop. Un simple câlin l’a calmé. Il s’est apaisé. Ce n’est pas pour autant qu’il a pu faire n’importe quoi dans le restaurant, faire du bruit, dessiner sur la table ou que sais-je. Mais il s’est apaisé. Et lorsque la maman a donné de nouvelles consignes (parce qu’elle en a donné!), il les a respectées.
J’ai souvent lu que la tendresse permettait de calmer bon nombre de situations. En effet, le fait de faire un câlin permet de libérer des endorphines, de l’ocytocine ainsi que de la dopamine. Toutes ces molécules offrent un effet calmant, apaisant, déstressant, etc. Bref, un câlin permet de faire baisser les tensions et c’est scientifiquement prouvé, comme le rappelait déjà Papa positif sur son blog (ici)!
J’observe exactement la même chose avec mon P’tit Loup qui, du haut de ses 3 ans me fait parfois de belles crises de colère. Avant que la crise n’arrive ou pour calmer une crise, je le prend dans mes bras. Et automatiquement, il se calme. Les pleurs diminuent, les cris disparaissent, les battements du cœur s’apaisent et une fois le calme revenu, nous pouvons revenir tranquillement sur l’élément déclencheur pour trouver une solution ensemble.
Dis-moi, as-tu déjà testé ce remède miracle? Qu’en penses-tu?
J’ai parfois du mal aussi à faire ce câlin salvateur! Le voir se mettre en colère, me met en colère et on rentre parfois dans un cercle vicieux d’où personne ne sort vainqueur. Je sais qu’il faut que je me calme en premier pour pouvoir ensuite l’aider à se calmer. Mais quand j’essaye de m’isoler pour faire descendre ma pression, il se met encore plus en colère et essaye par tous les moyens de venir vers moi. ça demande de l’énergie, de la patience mais finalement, ce câlin, ça fait aussi baisser ma propre colère!
C’est quelque chose que j’avais du mal à mettre en place quand mon fils était petit. J’avais trop de colère et de peurs en moi pour être capable de gérer ces moments de crise.
Le câlin c’est quelque chose qui est devenu naturel aujourd’hui quand la colère s’invite. On lâche les émotions et ensuite on fait un câlin pour faire redescendre la pression. Ca montre aussi à l’enfant qu’on l’accepte comme il est avec ses moments bas aussi. C’est rassurant.