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« Maman, tu m’agaces », comment gérer un enfant insolent?

Je me suis demandée comment je pouvais gérer un enfant insolent lorsque mon P’tit Loup m’a dit : « maman, tu m’agaces! » S’il y a bien une chose que j’ai du mal à tolérer, c’est l’insolence. Alors quand j’ai entendu cette phrase, j’ai cru que j’allais exploser de colère. Mais la tempête est passée dans ma tête sans faire de dégâts autre que quelques cris. Je me suis alors posée pour essayer de comprendre ce qui s’était passé.

Jamais je ne tolèrerais un enfant insolent!

« Quoi? Répète un peu ça? Je t’agace? C’est bien ça que tu m’as dit? »

Si, quelques années en arrière (quand je n’avais pas d’enfant) tu m’avais posé cette question toute simple : « quelle serait ta réaction si ton P’tit Loup, du haut de ses 4 ans, te disait ‘maman, tu m’agaces’? » Je t’aurais dit que mon fils serait bien élevé et qu’il serait bien loin d’être un enfant insolent. Jamais il ne dirait ça et que, si un jour, par erreur, il essayait, il allait entendre parler du pays! Mais ça, c’était avant!

On rembobine un peu le film du temps, retour en arrière : voilà 1h que P’tit Loup est excité comme une puce, il court et saute. Il crie et il embête son petit frère. En toute bienveillance, je reste calme. J’essaye de canaliser son énergie mais j’enchaîne les « non » : NON, ne fais pas tomber ton frère. NON, ne lance pas tes jouets par terre. NON, ne saute pas dans les escaliers. Et c’est au bout du vingtième « non » qu’il me sort un « maman, tu m’agaces! »

Pourquoi mon enfant est insolent?

Ce qu’il y a de formidable avec les enfants, c’est qu’ils ont un super pouvoir. Ils nous transforment chaque jour un peu plus. Quelques années en arrière, mon sang n’aurait fait qu’un tour en entendant cette phrase et ma bienveillance serait partie en vacances. Elle aurai fait place à des mots et une attitude absolument non-constructifs.

Aujourd’hui, je sais garder mon calme. Pourtant cette simple phrase ne m’a pas plu, elle m’a faite tiquer. Charlotte Ducharme a une interprétation vraiment intéressante de cette insolence qu’elle présente dans son article « Enfant insolent, que changer pour qu’il arrête de nous défier?« . Mais je voulait apporter ma pierre à l’édifice de la réflexion!

Lorsque P’tit Loup m’a parlé ainsi, j’avais l’impression de voir un adolescent en pleine rébellion, prêt à en découdre avec moi pour me mater. C’était oublier un peu vite que l’apprentis rebelle a tout juste 4 ans. Il a encore un tas de chose à apprendre avant de songer à faire la révolution. Alors je me suis questionnée et j’ai emmené dans mon interrogation quelques autres parents en leur demandant leur avis.

L’enfant insolent suit l’exemple

La plupart des avis exprimés allaient dans le même sens : il faut que j’arrête de dire à P’tit Loup qu’il m’agace. Et bien oui! Il n’y a aucun mystère, si P’tit Loup m’a dit « tu m’agaces », c’est qu’il m’a entendu dire cette expression! Je te l’avoue sans honte, il m’est arrivé plusieurs fois de dire cela à P’tit Loup.

Tu reprends la même situation que celle décrite en début de l’article sauf que, au lieu que ce soit P’tit Loup qui lance un tonitruant « tu m’agaces » et bien c’est moi! Je sais parfaitement que l’enfant apprend par l’exemple (j’en parlais d’ailleurs dans cet article). Il est évident qu’il n’a pas sorti cette phrase de son chapeau magique!

Pourtant, quand je lui dis une telle phrase, je n’y vois aucun acte de rébellion. Aucune révolution en perspective si ce n’est que je ne vais pas tarder à perdre patience face à son comportement. Alors pourquoi trouver cette phrase normale dans ma bouche et insolente dans celle de P’tit Loup? La plupart des parents qui ont répondu à ma question voyaient cette phrase comme quelque chose à ne pas dire. Il aurait fallu bannir cette phrase de ma bouche et de celle de P’tit Loup.

Il faut accueillir les émotions

Alors je me suis demandée pourquoi je disais cette phrase. Notes bien que je ne dis pas à P’tit Loup « tu me fais chier », là, oui, je trouve cette phrase insultante (on en revient aux injures que nous sort P’tit Loup de temps en temps) mais bien d’un simple « tu m’agaces ».

Qu’il y a t-il de choquant? Si je prends mon exemple, je dis cette phrase pour annoncer à P’tit Loup qu’il arrive aux limites de ma patience. Une façon d’expliquer de manière simple et concise, que je suis humaine, avec mes qualités mais également mes défauts. Ma patience a beau être grande, elle n’est pas infinie. Je ne suis pas experte en communication, je ne suis pas docteur ès-zen attitude. Ce « tu m’agaces » est ma façon de prévenir que je ne vais pas rester zen encore très longtemps.

Enfant insolent ou enfant émotionnellement mature?

Pourquoi P’tit Loup ne l’utiliserait pas dans le même objectif : « maman, ça fait 20 fois que tu me dis « non », à la 21ème fois, j’explose et je te fais une crise ». Je trouverais même ça totalement sain! Un enfant qui est capable de prévenir qu’on arrive à ses limites de patience/tolérance est un enfant qui est bien dans ses baskets. Il prouve qu’il a confiance en ceux qui se trouvent en face de lui et sait analyser ce qui se passe en lui.

On est bien loin de l’enfant insolent! Nous sommes, dans ce cas, face à un enfant suffisamment mature pour analyser ses émotions. Il remarque et préviens qu’il va bientôt être dépasser par ses émotions! Et ça, c’est tout simplement génial!

Je préfère de loin un enfant qui est capable de me dire « attention, là, je ne vais pas tarder à exploser » plutôt qu’un enfant qui ne connaît pas ses limites et qui explose sans prévenir. Ca me permet également de me remettre sur le droit chemin. Je réalise alors que j’enchaîne les interdits (ce qui n’est pas bon!) et que je ne suis pas à l’écoute de ses besoins. En résumé, je réalise que j’ai la tête dans le guidon!

Mon enfant est aussi insolent que moi

Effectivement, quand P’tit Loup me dit « maman, tu m’agaces », ça m’énerve. Cependant, et malgré tout ce que m’ont dit les personnes qui sont venues témoigner, je pense qu’il faut que je travaille sur l’acceptation des émotions de P’tit Loup plutôt que sur mon propre langage. Cette petite phrase annonce que la grenade est prête à être dégoupillée et qu’il faut de toute urgence appuyer sur le bouton pause pour éviter toute catastrophe. C’est le moment de sortir la tête du guidon pour entamer une conversation sur le « pourquoi » je l’agace. Je crois que c’est ainsi qu’on pourra continuer à avancer, main dans la main, sur le chemin de sa vie!

Tourner correctement ses phrases

Il est toujours intéressant d’avoir plusieurs cordes à son arcs. L’une des mamans m’a fait remarquer que je pouvais modifier le « tu m’agaces », accusateur, par un « je suis agacée par ton comportement ». Cette remarque a fait tilt! Bien sûr, on a le droit d’exprimer ses sentiments et émotions. Il est naturel de dire que l’on est agacé. Cependant, pour que notre message passe sans casse, il est préférable d’utiliser le JE.

Que ce soit dans les conversations avec les enfants ou avec les adultes, partir du JE, de ce que je ressens, plutôt que de ce que fait l’autre permet d’adoucir la discussion. Cette méthode arrondit les angles et fait passer le message plus en douceur : J’AI besoin que tu arrêtes de sauter dans les escaliers parce que J’AI peur que tu tombes; JE suis agacée par ton comportement parce que J’AI eu une journée de folie et que J’AI besoin de calme. C’est la base de la communication non-violente et c’est là-dessus que je vais essayer d’avancer en parallèle à l’écoute de P’tit Loup quand il me sort son grand jeu!

Et toi? Quelle est ton attitude quand ton enfant te répond ou est insolent ? As-tu des astuces à nous partager?

Si tu as aimé cet article, tu es libre de le partager! :-)

Cet article a 8 commentaires

  1. Emilie

    Merci pour cet article qui reprend de bonnes bases de l’éducation positive qu’on essaie d’appliquer aussi chez nous ! J’y penserai quand Le grand nous assenera un « tu me fatigues »

    1. Miss Obou

      Ah, me voilà rassurée de savoir que je ne suis pas la seule à avoir droit aux petites phrases sympathiques de ce genre! Je t’avouerai que c’est lors du retour au calme que je pense à tout ça! C’est pas toujours évident d’y penser en pleine action! Mais je suppose que c’est avec l’habitude que ça vient!

  2. Cicitrouille

    Ton article était très intéressant à lire ! Je n’ai jamais entendu ce point de vu. Je pense que tu as eu une très bonne réflexion et une bonne réaction !

    1. Miss Obou

      Je suis ravie de t’apporter un nouveau point de vu! 🙂

  3. Marie Kléber

    Dans l’aventure de la maternité j’ai l’impression que c’est du « au jour le jour ».
    Il y a les mots et la façon de le dire. Oui, je suis pour accueillir l’émotion de l’enfant, parce que comme tu le dis il recopie tout simplement.
    Quand ça déborde pour lui, j’essaie le plus possible de prendre le temps d’une pause pour accueillir ce qui vient. Ce n’est pas toujours aisé mais ça vaut le coup.

    1. Miss Obou

      C’est sûr que c’est pas facile de trouver le temps parce qu’il y a un timing à respecter, parce que c’est l’heure de manger, parce que le petit frère pleure, parce que je suis énervée ou fatiguée. Mais comme tu le dit si bien, ça vaut en général le coup de tenter et on perd bien moins d’énergie et de temps à faire une pause, l’écouter, l’aider à avancer que de foncer tête baisser…dans ce qui sera à coup sûr une tempête émotionnelle!

  4. Alexandre

    Hey,

    Pas encore d’enfant de mon côté ahah, mais j’ai bien aimé ton article 🙂
    Tu as raison, dans tous les cas il faut garder son calme pour pouvoir accueillir et comprendre les émotions de ton enfant. Comme avec les adultes en fin de compte 😉

    Au plaisir de te lire,

    1. Miss Obou

      J’avoue que le plus dur est de savoir garder son calme! D’autant plus que l’enfant sait parfaitement quand on cache son énervement! Il sait reconnaître un calme qui cache une colère d’un calme vrai et sincère! Ce sont des filous! lol! Mais une fois qu’on arrive à être calme, et pas seulement en apparence, on peut avancer! Et c’est ça qui est formidable!

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