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Le super pouvoir des enfants

Les enfants ont un super pouvoir que tu ne peux pas imaginer avant d’être parent. En effet, ils permettent à leurs parents de mieux se connaître. Tu peux passer beaucoup de temps et d’argent en livre, ou séances de psychothérapie afin d’avoir plus de connaissances. Ton enfant, du haut de ses quelques années, avec son innocence à désarmer, t’enseigne autant que les plus grands psychologues si tu prends le temps d’analyser ton quotidien avec lui.

Beaucoup d’articles parlent des transformation qui arrivent quelques semaines voire quelques mois après la naissance. Le blog Naître et Grandir, par exemple donne d’excellentes indications sur cette période. Mais ces transformations ne s’arrête pas quand ton enfant grandit. Elles sont plus subtiles, moins brutales, mais l’arrivée d’un enfant te change en profondeur! C’est ainsi que tu apprends à mieux te connaître pour devenir parent.

Reconnaître ses limites pour mieux se connaître

Il y a des jours comme celui-ci où tu te demandes pourquoi tu t’es levée le matin. Franchement, j’aurais volontiers passé ma journée sous la couette, bien au chaud, sans pointer le bout de mon nez ! Mais voilà, j’ai deux bambins et il faut bien assurer, donc je me suis levée…et mes chères petites têtes blondes ont fait le pari de me faire sortir de mes gonds avant la fin de la journée.

L’arrivée d’un enfant dans ta vie, te permet bien souvent d’avoir un regain d’énergie que tu ne soupçonnais pas. Alors que tu n’arrivais à émerger de ton lit à 10h il y a quelques temps, tu te prends à te lever à 6h du matin sans (trop) rechigner parce que ton enfant t’appelle. Tu entrais dans une colère noire parce que quelqu’un arrivait en retard à un rendez-vous. Maintenant tu te prends à attendre inlassablement (ou presque) ton enfant pour partir, s’habiller ou que sais-je encore!

Néanmoins, même si tes limites sont repoussées par l’arrivée d’un enfant, elles ne restent pas moins présentes! Tu sais qu’à un moment, ton bambin va les dépasser et te faire sortir de tes gonds!

Ton enfant met le doigt sur tes émotions

Les loulous ont enchainé crises sur crises! Ça a commencé avec une histoire de camion pompier qui n’était pas garé dans le bon sens. Pour finir j’ai eu droit à un refus catégorique de changement de couche! Entre temps il a été question d’un téléphone portable inaccessible, d’une balade refusée ou encore d’un verre d’eau à finir.

Les enfants ont plusieurs super-pouvoirs. L’un de ceux-ci, c’est de nous rendre chèvre! Ils savent parfaitement nous transformer en parent débordant de colère alors que 5 minutes plus tôt nous étions des parents zen et détendus. Dis-moi que je ne suis pas la seule à avoir des enfants avec un tel pouvoir!

Face à un adulte et de manière générale, nous quittons la pièce lorsque la colère monte en nous. Cela nous permet de nous te calmer avant de mettre un pain sur le nez de ton collègue. Avec un enfant, c’est beaucoup plus difficile! Il peut être trop petit pour être laissé seul à la maison mais aussi tellement en colère qu’il revient vers nous dès qu’on quitte la pièce!

En agissant ainsi, ton enfant, certes te fait sortir de tes gonds, mais il ouvre également la porte à un questionnement. En effet, si tu réagis de cette manière, c’est qu’il a mis le doigt sur une émotion qui te fait mal. Et c’est à ce moment-là que nous, parents, pouvons commencer à nous questionner sur nous-même.

Pour mieux se connaître il faut se poser des questions

Le soir venu, quand nos enfants redeviennent adorables (comprendre quand ils se sont enfin endormis!), ils sont encore capables de nous transformer! Je ne suis pas devenue parent zen du jour au lendemain et j’ai encore une belle marge de progression devant moi. Cependant mes loulous ont le super-pouvoir de me changer. Ils me poussent dans mes retranchements, m’obligent à réfléchir sur moi-même, à me connaître de mieux en mieux et c’est ensemble, main dans la main qu’on avance sur le chemin de la sérénité.

Le chemin vers la zen attitude passe par la connaissance de soi

Lorsque j’ai demandé à P’tit loup de ranger son train en bois dans la caisse prévue à cette effet. Il a refusé, j’ai haussé la voix, il a poussé des cris de zoulous avant de donner des coups de pieds dans la dite caisse et pour finir je l’ai sorti de la pièce manu militari. Et bien le soir, lorsquil était couché, que la tension était retombée et que je prenais du bon temps sous une douche bien chaude, un tas de questions m’ait venu à l’esprit pour comprendre comment on en était arrivé à une telle situation.

Je t’emmène dans mes réflexions. Sache que LA question à te poser est tout simplement la même que celle que te pose en boucle ton loulou : pourquoi?

Je me repasse le film au ralenti.

Qu’est-ce qui déclenche la crise?

Je lui demande de ranger son train.
Pourquoi?  Est-ce qu’il n’y a pas une autre solution?

Cette pièce est un peu notre espace à nous, adultes de la maison. Les enfants y ont accès uniquement en notre présence et on tient à ce que cet espace ne devienne pas une salle de jeu…Et c’est OK!  Nous avons le droit d’avoir cette exigence ! Nous ne sommes pas les esclaves de nos enfants. Il faut trouver le juste milieu entre être trop stricte (toute la maison doit être parfaitement rangée sans qu’un seul jeu ne dépasse des étagères) et trop cool (on ne peut pas faire un pas sans s’exploser le pied sur un jouet qui traine par terre). Tu dois identifier les limites qui correspondent le mieux à ton désir, à celui de ton loulou et au reste de la famille.

Comment je justifie ma demande?

Je lui demande de le ranger dans sa boîte de rangement.
Pourquoi? Encore une fois, qu’est-ce qui justifie ma demande?  Est ce que je n’aurais pas pu le laisser ranger son train dans notre valise de voyage? Est ce que je ne suis pas trop stricte en ayant cette exigence? Encore une fois c’est à toi de te poser ces questions et donc à toi de trouver les réponses. Je mentionnais déjà l’importance de la justification du non dans l’éducation d’un enfant dans un précédent article.

En ce qui me concerne je ne me voyais pas accepter qu’il range le train dans une valise alors qu’on a une boîte prévue à cet effet! On risquait d’oublier et de le chercher partout. Il est hyper important de prendre du recul par rapport aux demandes qu’on fait à son enfant, de savoir pourquoi on lui fait cette demande et est-ce que c’est quelque chose de négociable ou non pour nous. L’enfant n’est pas roi. Il doit avoir des limites. A nous, parents, de savoir où on les met.

Il y a bien des fois où, après coup, je me suis rendue compte que ma demande n’étais pas adaptée/indispensable/non négociable. Et bien je m’en suis souvenue la fois suivante et ça me permet d’éviter des conflits. Un exemple tout bête : quand P’tit Loup me demande de l’aide pour enfiler ses chaussures. Ma première envie est de lui répondre : « tu sais très bien faire ça tout seul, donc tu te débrouilles! » Et après réflexion : pourquoi je ne lui donnerais pas un coup de main? Rassures-toi, à 18 ans, ton gamin enfilera ses chaussures tout seul! Je prends 30 secondes pour l’aider. Alors que j’aurais perdu 15 minutes pour gérer une crise si j’avais refusé cette aide…le calcul est vite fait!

Mieux se connaître passe par la reconnaissance de l’autre

Pour en revenir à mon histoire de train à ranger, une crise s’est déclenchée suite à ma demande (chouineries, regard implorant, refus d’obtempérer. ..)
Pourquoi? Là il faut arriver à se mettre à la place de l’enfant et exercer son empathie. Quelle est l’émotion qui l’a envahit à ce moment là? C’était un mauvais jour pour lui (réveillé par son petit frère, petit frère qui a refusé de jouer comme P’tit loup le lui demandait, son lait était trop chaud…bref, on a tous le droit d’être dans un mauvais jour!), ce n’était pas la première crise de la journée, je le contrariais.

Peut-être également qu’il n’a pas compris pourquoi je lui demandais de ranger spécifiquement dans la boîte. Peut-être que le ton que j’ai employé n’était pas celui attendu sans que je m’en rende compte. Peut être que c’était sa façon de me montrer qu’il ne voulait pas ranger mais continuer à jouer.

Je ne suis pas P’tit Loup. Tout ce que je peux faire à ce stade de ma réflexion ce sont des hypothèses. J’imagine alors des solutions que je testerai lors d’une prochaine situation qui serait similaire : faire attention à ma formulation, proposer de mettre le train dans sa chambre s’il veut encore y jouer, préparer le terrain en annonçant qu’il va bientôt falloir ranger, expliquer pourquoi je demande à ce que ce soit rangé, peut-être aussi tourner en dérision cette idée de ranger au mauvais endroit (ne pas tourner en dérision l’enfant mais son idée, ce qui est complément différent! ) un truc du genre : « QUOI? Le train se gare dans la valise? Et comment les voyageurs vont le retrouver pour pouvoir partir en vacances? » L’humour permet de faire passer beaucoup de messages quand on l’utilise à bon escient!

Savoir décrypter ses propres émotions pour mieux se connaître

Mais je me suis obstinée à lui demander de ranger ce fichu train dans sa boîte.

La crise a empiré et P’tit loup a commencé à donner des coups de pieds dans la fameuse boîte. Et ça, ça me met hors de moi. Encore une fois, je me pose la question « pourquoi? » Pourquoi, ça me met hors de moi. Qu’est-ce que ça révèle? C’est à ce moment-là qu’on va creuser dans notre passé et apprendre à mieux se connaître. Je ne suis pas psy, mais à force d’y penser j’ai quelques pistes de réflexion est l’une d’elle est tout simplement que ça me fait peur : un enfant qui donne un coup de pied à 4 ans…qu’est-ce que ce sera à 15 ans?

Là, il s’agit alors tout simplement de relativiser! Un enfant de 4 ans qui donne un coup de pied dans une boite sous le coup de la colère, n’est pas un futur délinquant violent! C’est un enfant qui n’a pas encore acquis la maîtrise de ses émotions. Un point c’est tout! Et c’est à moi, l’adulte, de lui apprendre à gérer ça! Je sais aussi que si je me braque sur ma position, la crise de colère va augmenter et dégénérer. C’est un cercle vicieux.

Si moi, adulte, j’arrive à gérer MA colère, je montre à P’tit Loup que c’est possible d’accepter ses émotions sans partir en vrille totale! Et j’en viens donc à un question qui a toute son importance : comment, moi, j’arrive à gérer ma colère et ne pas péter un plomb dès que P’tit Loup s’affirme ? Et c’est à force de réfléchir à ce genre de question qu’on apprend à se connaître, et que l’on grandit en même temps que son enfant! Bien sûr, il n’existe pas de réponse universelle à ce genre de question. Chaque parent, avec sa personnalité et ses besoins, va gérer sa colère différemment.

Mieux se connaître grâce à ses enfants

L’arrivée de mes deux garçons dans ma vie m’a complètement métamorphosée! J’apprend à me connaître, à me maîtriser, je développe ma patience et mon empathie, etc. Si ça ce n’est pas un super pouvoir des enfants, je ne sais pas ce que c’est!

Et toi? En quoi l’arrivée de tes enfants t’a métamorphosée?

Si tu as aimé cet article, tu es libre de le partager! :-)

Cet article a 12 commentaires

  1. Kiarie

    Je suis enceinte de 8mois tout en ayant ma puce (débordante d’énergie) de 2ans dans les pattes et je vois bien qu’au fur et a mesure que ma fatigue de grossesse augmente, ma patience diminue … Je vois bien que je m’énerve beaucoup plus vite que d’habitude quand les choses ne vont pas comme je veux mais quand le soufflé tombe, je vais toujours m’excuser et lui expliquer le pourquoi de mon emportement, que j’ai besoin qu’elle aussi aille dans le rang. Il faut que j’arrive a me mettre en tête que elle aussi est sans aucun doute perturbé par les changements a venir …

    1. Miss Obou

      Tout d’abord, félicitation pour votre grossesse! Mes deux loulous ont 2 ans et demi d’écart…je sais que ce n’est pas facile à gérer tous les jours cette fameuse fatigue de fin grossesse plus un enfant plein d’énergie et qui se demande ce qui se passe. C’est normal de ne pas avoir toute sa patience dans cette situation et c’est super de s’excuser et de lui expliquer ! En plus, 2 ans est un âge qui n’est pas évident (j’avais d’ailleurs écrit un article à ce sujet…je suis en plein dedans avec mon second fils!) Il faut arriver à prendre du temps pour soi (pas évident, je l’avoue!), revoir peut-être nos exigences envers nos enfants pour pouvoir se permettre d’arrêter d’être sur leur dos et enfin prendre son mal en patience, sachant que cette situation est transitoire : bientôt un ou une bout de chou qui viendra agrandir cette belle famille! Bon courage!

  2. organimorphoz

    C’est tellement important de s’interroger sur les causes mais aussi de savoir identifier comment s’améliorer… Merci de pointer tous ces aspects !

    1. Miss Obou

      Oui, c’est une remise en cause quotidienne! C’est super intéressant!

  3. Cicitrouille

    Tellement de questions et de réflexions ! C’était un article très intéressant. Beaucoup de personnes devraient le lire.

    1. Miss Obou

      Je n’ai jamais autant réfléchis que depuis que j’ai des enfants! lol!

  4. Emilie

    Je t’admire tellement d’arriver à prendre du recul. Ici, je vrille assez peu mais mon mari beaucoup mais je n’arrive pas à lui expliquer le problème que pose ses réactions

    1. Miss Obou

      Pareil ici, c’est mon chéri qui part au quart de tour! C’est pas évident d’expliquer parce que c’est un chemin très personnel qui dépend beaucoup de ton passé (principalement de ton enfance). Il faut accepter de se remettre en question pour avancer, c’est parfois compliqué!

  5. Audrey

    Très belle réflexion sur soi en tant que maman mais aussi en tant que personne. Avant d’être maman on est bien une personne d’abord, avec des failles aussi…. merci pour cette pensée sur ce vrai super pouvoir !

    1. Miss Obou

      C’est ça! Ils arrivent à transformer la personne que l’on est! C’est génial quand même!

  6. Marie Kléber

    Mais complètement! C’est ce que je dis souvent mon fils m’aide énormément à grandir, à changer de regard, à évoluer et à me découvrir.
    Parfois après une crise, à 8 ans il y en a moins mais il y en a encore, je me demande « mais pourquoi je me suis entêtée dans ma demande, alors que j’aurai pu présenter les choses différemment?  »
    Quand il était petit, c’était parfois la guerre, personne ne lâchait. Et puis, petit à petit j’ai bien vu que ça nous faisait plus de mal que de bien. Aujourd’hui, j’utilise beaucoup le rire, je me mets davantage dans ses baskets, je sais davantage ce qui est non négociable pour moi. Et pour le reste on s’arrange ensemble.
    La parentalité, c’est des règles essentielles mais aussi un partenariat, une histoire de famille et c’est important de s’en souvenir.
    Très belle journée à vous tous.

    1. Miss Obou

      C’est exactement ça! Un partenariat! J’adore l’idée! Chacun y met du sien pour avoir une vie tranquille et sans cri! Y’a pas le boss et le sous-fifre!

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