L’autre jour, P’tit Loup m’interpelle :
« – Maman, ça veut dire quoi cramoisi?
– Tient, où as-tu entendu ce mot?
– C’est mon copain ours qui me l’a dit!
– Qui?
– Ben mon copain ours ! »
Ah! Voilà que P’tit Loup a un copain ours ! J’avais déjà entendu parler des amis imaginaires (oui, j’ai tout de suite compris qu’il s’agissait d’un ami imaginaire n’ayant jamais vu de vrai ours trainer dans le coin), mais je n’en avais jamais rencontré! Enchantée monsieur Ours ! Mais en fait, vous faites quoi dans la vie de mon P’tit Loup? Vous êtes le symptôme d’un internement imminent de mon fils en hôpital psychiatrique ?
Pour répondre à cette question, je me suis donc un peu renseignée au sujet de ces créations de l’imaginaire de nos enfants et je viens partager avec vous ce que j’ai trouvé.
Les avantages de l’amitié imaginaire
Environ 1 enfant sur 4 (entre 3 et 5 ans) a un pote invisible pour le commun des mortels. Autant dire que c’est chose courante et qu’il n’est pas nécessaire de s’inquiéter sur la situation. P’tit Loup, du haut de ses 4 ans, est en plein dedans.
D’après mes différentes sources d’information, la présence d’une amitié virtuelle dans la vie de votre bambin est signe d’imagination et de créativité. Ben ça, on s’en serait douté ! C’est donc quelque chose qui est plutôt positif !
L’enfant, à travers son ami imaginaire va apprendre à mieux comprendre les limites qu’il doit respecter dans la vraie vie. Je le vois d’ailleurs régulièrement sous mon toit! En effet je ne compte plus le nombre de fois où P’tit Loup m’a raconté les bêtises de son copain ours : « et ben mon copain ours, quand il prend sa douche, il met de l’eau de partout! C’est pas bien, hein maman? Et après, il essuie même pas ! » Plus qu’intégrer les limites, c’est pouvoir les transgresser en toute impunité qui donne un si grand pouvoir à l’ami virtuel :
« – Maman, mon copain ours il a dit caca prout!
– P’tit loup, tu sais que je n’aime pas quand tu dis des mots comme ça.
– C’est pas moi c’est mon copain ours qui l’a dit! C’est pas bien hein! »
Cet ami permet également à l’enfant de faire passer des messages aux adultes bien plus facilement que s’il devait s’exprimer lui-même. En effet, quand l’enfant fait parler son ami imaginaire, c’est en fait lui-même qui exprime ses ressentis. Ainsi quand P’tit Loup me dit que son copain ours a peur du noir, je sais que c’est lui, P’tit Loup que je dois rassurer.
En plus de tout cela, la présence d’un ami imaginaire permet à l’enfant de se trouver. En effet, il va pouvoir se mettre dans la peau de différents personnages (celui qui commande, celui qui suit, celui qui parle, celui qui écoute, etc.) et choisira celui qui lui correspond le mieux. Il va également apprendre les relations d’amitié avant de pouvoir les mettre en application dans la cour de la récréation. Ainsi ce n’est pas parce que votre enfant a un ami imaginaire qu’il va se retrouver tout seul dans un coin de la cour à l’école. Bien au contraire. Il se sera « entrainé » avec son copain imaginaire et sera pleinement en confiance pour aller vers les autres.
Les limites de cette amitié
Vous l’aurez compris cet ami imaginaire a un sacré pouvoir anti-stress et permet à l’enfant de décoder le monde des adultes. Mais il doit être conscient que son ami est imaginaire. Il ne doit y avoir aucune ambiguïté à ce sujet! C’est pour ça que je ne m’adresse jamais à cet ours, je n’ai d’ailleurs jamais affirmé voir cet ours ou lui parler, c’est l’affaire de P’tit Loup! Si l’ours a des questions, fait des bêtises ou est angoissé c’est bien P’tit Loup qui lui sert d’intermédiaire et donc qui reçoit mes réponses. Tout comme il faut s’assurer que la présence de cet ami imaginaire disparaît avec le temps. Si P’tit Loup me parle encore de son copain ours à 18 ans, il faudra que je m’en inquiète
Et puis après tout, je suis la première à rêver à longueur de journée, alors comment pourrais-je blâmer P’tit Loup de faire la même chose ?
Je ne me souviens pas avoir eu personnellement un ami imaginaire. Je parlais avec ma peluche, certes, mais ce n’est pas ce qu’on appelle un ami imaginaire puisque tout le monde peut voir cette peluche.
Et vous ? Vous souvenez-vous avoir eu un ami imaginaire ? Vos enfants en ont-ils un ?
Au fait, oui, une fois la surprise de l’annonce du copain ours passée, j’ai bien expliqué à P’tit Loup ce que voulait dire « cramoisi » !
Je crois que j’avais plus d’amis imaginaires que de vrais amis fut un temps!
Mon fils en a eu aussi mais lui c’est plutôt de ses « anciennes vies » dont il parle…Au début ça fait drôle et puis on s’y fait.
L’imagination des enfants n’a pas de limite, c’est ce qui nous manque un peu avec l’âge.
Je suis bien d’accord avec toi! On perd cette capacité de se créer des mondes en grandissant et c’est bien dommage! C’était des amis « humain » que tu imaginais? Et ton fils qui te parles de ses « anciennes vies »…c’est sûr que ça doit faire bizarre! Il te raconte des trucs qu’il aurait vécu avant, c’est ça?
Pas eu d’ami imaginaire non plus mais tes explications sont très intéressantes, merci !
Je suis ravie que mes explications te plaisent! Ton grand te parlera peut-être bientôt de son copain imaginaire!