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Je t’ai dit non!

Quel parent n’a jamais connu cette situation? On pose un interdit et notre chère tête blonde prend un malin plaisir à faire précisément (et avec le sourire!) ce qu’elle n’a pas le droit de faire? C’est le genre de situation qui me met en rogne! Hier encore, alors que P’tit Tigre dort enfin dans son lit, P’tit Loup se met à sauter dans les escaliers, juste devant la chambre de son frère. Ses bonds retentissent dans toute la maison et je crains d’entendre P’tit Tigre se réveiller. Je lui demande une première fois d’arrêter, il recommence. Une deuxième demande, il recommence, etc. Mon sang n’a fait qu’un tour!

Mais au fait, pourquoi « non »?

C’est la question que je me pose à chaque fois que je dis « non » à quelque chose. Oui, pourquoi je dis « non » à telle ou telle chose? On devrait tous être capable de répondre à cette question autrement qu’en disant « parce que »! Personnellement, si on me refuse une action, je veux savoir pourquoi. C’est en connaissant la raison de cet interdit que j’accepterai de le respecter.

Le NON par sécurité

Celui-ci est la première possibilité. « Non, on ne court pas au milieu des voitures », « non, on ne se penche pas par la fenêtre ouverte du 3ème étage », « non, on ne vas pas dans la piscine sans brassards si on ne sait pas nager ». Ces interdits sont non-négociables. C’est à nous, parents, éducateurs de savoir les imposer. Mais on peut facilement imaginer la frustration de l’enfant face à ses règles immuables. Et c’est à nouveau à nous de les faire accepter en expliquant et en proposant des alternatives.

L’autre jour, alors que je changeais la couche de P’tit Tigre, j’entend P’tit Loup me dire : « maman, je ferme mes volets ». Il était alors dans sa chambre, au premier étage. Mon sang ne fait qu’un tour et je me précipite dans sa chambre pour le trouver sur le rebord de la fenêtre qu’il avait réussi à ouvrir. Dans ces situations il faut savoir garder son calme : si on hurle, l’enfant prend peur et peut faire un faux-mouvement ou sursauter ce qui le ferait basculer dans le vide; si on demande calmement de descendre de la fenêtre, on a plus de chance que cette mésaventure se termine bien. Je devais être entre les deux, je n’ai pas hurlé mais je pense que la peur s’est sentie dans ma voix!

Je lui ai clairement dit « NON, ça c’est interdit! Tu pourrais basculer par la fenêtre ouverte et te faire très mal (explication de l’interdit). J’ai compris que tu veux fermer tes volets mais tu me demandes et on le fait ensemble pour éviter le risque de te faire mal (alternatives proposées pour atteindre le but recherché) »

Il n’y a pas eu de rejet de l’interdit, je crois même pouvoir dire qu’il l’a compris et intégré puisque depuis ce jour il n’a pas recommencé et a demandé de l’aide à chaque fois que nécessaire.

Le NON par politesse ou par respect

Je trouve que celui-ci est le plus difficile à faire passer. Par chez nous, on mange avec des couverts et on est assis bien droit sur sa chaise autour de la table. Au Japon, ils sont agenouillés devant une table basse. Au fin fond du Maroc, il est de bon ton de manger avec les doigts assis par terre…et j’avais justement montré un extrait du film « Sur le chemin de l’école » où on voit une petite fille et sa famille manger ainsi. Difficile alors de demander à P’tit Loup d’utiliser ses couverts! Il faut alors parler culture, tradition, etc.

Mais respecter son petit frère qui dort…je crois ça se fait dans la majorité des pays, non?

Le NON par convenance

C’est peut-être celui-ci qui est le plus maniable. « Non, ne sort pas tes legos ». Pourquoi? Parce que ça va prendre de la place? Parce qu’ils vont traîner pendant 3 semaines par terre? Parce que ça va attirer le grand frère qui essaye de se concentrer sur ses devoirs?

Le NON par convenance est celui dont on a besoin quand on manque d’énergie, quand c’est la fin de la journée et qu’on est sur les rotules et on a le droit d’être fatigué! On a le droit de demander du calme!

Mais c’est aussi sur cet interdit qu’on doit savoir lâcher du lest! Pour en revenir aux legos on peut dire « ok, mais tu ne dépasses pas telles limites. C’est bon pour toi? » ou alors « ok, mais il faudra les ranger avant de passer à table » (et on se souvient que, selon l’âge de l’enfant, il faudra peut-être lui rappeler et l’aider dans cette mission, comme discuté dans cet article!) ou encore « est-ce que tu peux attendre que ton frère ait fini ses devoirs? Ou alors tu peux jouer dans ta chambre? C’est ok? »

Trop de NON tuent le NON

Pourquoi je parle de lâcher du lest sur le NON de convenance? Tout simplement pour avoir plus de chance d’être écouter sur les autres NON. Vous êtes-vous déjà amusés à compter le nombre de fois où vous dites « non » à votre enfant? Le nombre d’interdit annoncés en une journée est assez incroyable! Ça va du « non, ne sort pas ton jouet, il est l’heure de partir »,au « non, il est l’heure d’aller se coucher » en passant par le « non, ne tape pas ton frère », « non, ne traverse pas la route », ou encore « non, tu n’auras pas de gâteaux il n’est pas l’heure de manger ». L’enfant ne cherche pas à « embêter » ses parents en bravant les interdits! Il va s’y conformer. Tout du moins au premier interdit annoncé, peut-être aussi qu’il respectera le cinquième interdit mais arrivé au dixième, il commencera à saturer et l’adulte que nous sommes aurait saturé à moins que ça! Alors limitons nos interdits pour que ceux qui nous tiennent à cœur soient plus facilement respectés!

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